samedi 21 août 2010
Great Ocean Road
Election Day
Nouvel article dans la catégorie « antiprocrastination, je prépare activement mon rapport de 3A » sur la politique australienne, amateurs de voyages, photos et aventures extraordinaires passez votre chemin !
Comme vous ne le savez peut-être pas, l’actualité australienne faisant rarement la une des journaux français, 2010 est pour l’Australie comme pour le Royaume-Uni, la Belgique une année d’élection législative nationale. Samedi 21 août tous les Australiens de plus de 18 ans, je dis bien TOUS puisque ici le vote est obligatoire se sont rendus aux urnes afin d’élire le nouveau Parlement Fédéral.
En Sciences Piste qui se respecte, parlons peu mais parlons bien mais avant tout revenons aux fondamentaux. Logiquement inspirée par le modèle britannique, l’Australie est une monarchie constitutionnelle. Mais la Reine Elizabeth II résidant à l’autre bout du monde, ses fonctions sont exercées par le Gouverneur Général de l’Australie, enfin la en l’occurrence puisque comme son nom ne l’indique pas Quentin Bryce est une femme. Le Gouverneur est nommé par la reine, même si en pratique la décision revient en réalité au Premier Ministre, chef du gouvernement fédéral et véritable dirigeant politique du pays. Le Parlement fédéral est bicaméral : le Sénat (chaque Etat dispose de 12 Sénateurs et chaque Territoire par 2) et la Chambre des Représentants où le nombre de députés dépend de la population de chaque Etat. Le Premier Ministre est donc comme en Grande-Bretagne, le leader du parti majoritaire à la Chambre et les membres du gouvernement sont choisis parmi les députés et sénateurs. L’enjeu de ces élections est donc essentiel, puisqu’il s’agit d’élire le nouveau Premier Ministre au pouvoir pour les trois prochaines années sauf élections anticipées.
Ces quelques clarifications apportées, concentrons-nous à présent sur le système électoral pour le moins curieux utilisé ici, le vote alternatif ou préférentiel. Comme je l’ai annoncé d’entrée, le vote est obligatoire en Australie, en pratique quelques 5% des inscrits ne se déplacent pas et s’ils se trouvent dans l’incapacité d’expliquer leur abstention ils s’exposent à 20$ d’amande (oh mon dieu !). Enfin comme les Australiens sont d’un naturel docile vis-à-vis de la loi ; qu’ils ne fraudent pas dans le tram trop cher, qu’ils respectent les feux et les limites de vitesse, et sont paniqués quand on traverse au milieu de la rue sans prévenir et en regardant du mauvais côté ; bref puisqu’ils n’ont pas besoin d’une grosse amende pour s’exécuter, ils vont voter parce qu’il le faut bien. Et si voter en France est relativement simple, le plus dur étant de se déplacer jusqu’au bon bureau de vote, en Australie c’est autre chose et il faut sérieusement se creuser les méninges dans l’isoloir. Le vote préférentiel signifie que l’électeur ne vote pas pour un seul candidat comme en France, mais pour plusieurs en les classant selon l’ordre de préférence, obligatoirement de 1 à 5 et plus s’il le souhaite. Dans un premier temps, on ne compte que les « 1 », si aucun candidat obtient la majorité absolue, le candidat avec le moins de vote est « éliminé », on reparti alors les voix qu’il a obtenu en regardant le « 2 » et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une majorité absolue se détache. L’avantage est évident, pas de vote utile nécessaire puisque les voix des petits partis sont redistribuées et toujours un Parlement avec majorité forte qui favorise l’émergence de deux grands partis, en l’occurrence les travaillistes et les libéraux.
Tony et Julia
Maintenant que le système est clair, il s’agit d’en tirer quelques réflexions politiques plus concrètes. Le système de vote obligatoire permet une grande participation aux élections et arrange tout le monde puisque qui dit plus de votants dit aussi plus d’argent pour rembourser les campagnes des candidats, mais il suppose aussi que tous les votants ont suivi la campagne, s’y sont intéressés et ont une connaissance même relative des programmes des candidats, connaissance encore plus indispensable dans un système de vote préférentiel. Or je suis en Australie depuis le début de la campagne, l’élection anticipée ayant été annoncée le 17 juin et pourtant je n’y ai vu ni l’engouement, ni l’implication, ni les débats qu’on attend lors d’une élection d’une telle importance, je me trouve pourtant dans une des capitales culturelles et économiques du pays, je côtoie tous les jours des étudiants en sciences politiques. Je suis pourtant devenue lectrice de « The Australian » le quotidien le plus important du pays, je regarde à l’occasion les infos, mais c’est tout juste si l’élection parvient à faire la une. J’en suis donc venue à la conclusion logique que quelques activistes champions des tracts en tout genre à l’entrée de l’uni mis à part, les Australiens d’une manière générale ne s’intéressent peu à la politique. Et c’est là que le système de vote obligatoire et préférentiel devient un problème, et même en voulant m’intéresser, en cherchant, en lisant les articles j’ai eu du mal à dégager les lignes directrices des programmes des deux grands candidats Julia Gillard et Tony Abbott. En réalités, les seuls messages politiques auxquels j’ai été exposée sont les détestables publicités politiques des libéraux (visiblement mieux financés) qui consistent à dire tout ce qui ne va pas dans le gouvernement Gillard, à tourner en ridicule l’actuel ministre de l’économie et à accuser les immigrés de tous les torts !
Car tels étaient les deux grands thèmes de la campagne, l’économie, ce qui paraît normal avec la crise mondiale qui vient tout juste de se terminer, mais des critiques aussi violentes ne le sont certainement pas lorsqu’on voit que l’Australie est restée dans une période de croissance, que certes sa dette publique à augmenter mais elle atteint tout juste 10% du PIB ! Bref qualifier le Labour d’incompétent qui conduit le pays à la faillite est peut-être un peu excessif, enfin je laisse mes propres convictions politiques s’exprimer et je perds de mon objectivité, donc je m’arrête. L’autre grand thème est celui de l’immigration, oui je suis partie à l’autre bout du monde pour entendre parler d’économie et d’immigration à croire que ce sont les deux grands maux politiques contemporains. Il est surprenant que dans un pays si jeune composé en grande partie d’immigrants vieux de quelques générations l’immigration fasse autant débat. Le chômage est bas, les entreprises appellent de leurs vœux la venue de nouvelle main d’œuvre pour continuer à booster la croissance économique, il y a de la place, bref aucune raison concrète de s’opposer ainsi à la venue d’étrangers en Australie. On ne peut alors s’empêcher de se demander si le problème n’est pas la nationalité de ses nouveaux immigrés, jusqu’à il y a 20 ans c’était des Britanniques, des italiens, des grecques, des turques qui venaient s’installer ici, maintenant ce sont des chinois, des coréens des malais, des philippins et des thaïlandais. Pourtant l’Australie aurait tout intérêt à développer ses relations commerciales et culturelles avec les pays asiatiques qui sont ses plus proches voisins, cette opposition est tout simplement absurde.
Mais je m’égare, revenons à l’élection. Je me trouve aujourd’hui dimanche 22 août dans l’incapacité de lever le suspense qui vous tient en haleine depuis bientôt deux pages puisque les résultats de l’élection n’est pas encore totalement connus, oui le système préférentiel ça prend du temps, de plus pour la première fois depuis 70 ans, il n’y a pas de claire majorité au Parlement et que la nomination du gouvernement prendra encore quelques jours, à croire que l’Australie fait vraiment TOUT comme les britanniques. Non mais franchement, les élections anticipées organisées par un Premier Ministre Labour nouvellement arrivé qui débouche sur un coude à coude entre les deux grands partis qui devront être départagés par les indépendants ça vous rappelle rien ? Reste à savoir si l’issue finale sera la même...
Affaire à suivre !
mardi 17 août 2010
Brisbane en images
Week End Brisbane
Pour ma première escapade australienne j’ai choisi de passer un week-end à Brisbane, capitale du Queensland le bien nommé Sunshine State. C’est la principale raison de mon choix, fatiguée du temps fluctuant et trop souvent pluvieux de Melbourne, Brisbane a été l’occasion de faire le plein de soleil et de rehausser mon bronzage en attendant le printemps qui devrait pointer son nez mi-septembre. Question météo, on peut dire que j’ai été gâtée il a fait une chaleur quasi estivale, jamais moins d'une vingtaine de degrés (enfin dans la journée, le soir ça se rafraîchit un peu, on est tout de même en hiver !).
Je me suis donc courageusement levée samedi matin à 4h30, pour attraper mon vol de 7h, je n’ai pas regretté ce départ matinal en admirant au décollage Melbourne baignée dans la lumière rose du soleil levant, j’aurais aimé appuyer mes dires grâce à une photo, mais l’hôtesse de l’air m’a empêchée de me lever pour récupérer mon appareil sous prétexte qu'on roulait déjà, non mais vraiment ! Après 2h de vol, que j’ai passé "méthode Stéphane" afin de finir ma nuit, les choses sérieuses ont pu commencer
samedi 7 août 2010
Australian Rules Football
Tutes ou l'art de parler pour ne rien dire
Zoooooooooooooooo
vendredi 6 août 2010
Un mois déjà
Nous sommes aujourd’hui le 7 août, cela fait donc un mois qu’Hippolyte a fêté son neuvième anniversaire, et un mois que j’ai quitté Paris. Un mois déjà ! Mes impressions sont relativement contradictoires, j’ai le sentiment d'être partie depuis une éternité et en même temps ce premier mois est passé tellement vite.
Ce blog, qui va probablement devenir hebdomadaire, et encore je suis optimiste, a pour principale fonction de vous informer de mes aventures de ce côté du globe où l’on marche la tête en bas, mais pas seulement ! Oui car Sciences Po, dans sa grande perversité va nous demander en rentrant de concocter un joli et détaillé rapport de 3A. Or ma bien aimée Institution fatiguée de lire des récits de troisième année d’ETUDES à l’étranger qui ressemblent à des guides touristiques, les consignes vont probablement être un peu plus stricte cette année. Ce qui je vous l’avoue ne m’arrange que très peu, puisque cette année sera du moins je l’espère davantage placée sous le signe des voyages et expériences que des études. En prévision de la réflexion intense et infructueuse qui m’attend d’ici un an à 2h de la date limite d’envoi dudit rapport (oui j’ai une certaine propension à la procrastination) et notamment le redouté rapport d’étonnement, je vais me mettre dès aujourd’hui au travail et vous dire les trois choses qui m’ont le plus étonnées depuis que je suis ici.
1) La vie c’est cher !
Cette remarque ne vise pas particulièrement l’Australie, mais plutôt la prise de conscience d’une vérité générale qui s’applique probablement partout. Comme vous le savez jusqu’à il y a un mois vivant chez Papa-Maman, la nourriture apparaissait comme par magie dans le frigo, les vêtements dans mon armoire et tout ce dont j’avais besoin sur mon bureau. J’exagère un peu, mais tout ça pour dire que c’est beaucoup moins amusant de faire les courses toute seule quand on paye soit même.
Ou plutôt les Australiens n’ont jamais froid ! d’ailleurs voulant exprimer cette idée à un ami australien, j’ai cherché dans le dictionnaire et c’est bien simple le mot frileux n’existe pas en anglais ! «sensitive to cold» étant la meilleure traduction. Les Australiens sont persuadés de ne pas avoir d’hiver, le port d’un manteau est donc pour beaucoup superflu alors que je passe le plus clair de mon temps à frissonner. Certes rien à voir avec le froid parisien, mais quand même avec ce vent qui m’a déjà bousillé deux parapluies il ne fait franchement pas chaud. Je crois que c’est psychologique aussi, 10°C au mois d’août mon cerveau se refuse à l’accepter. Quand je dis qu’ils n’ont jamais froid, ce n’est pas une blague, non seulement ils ne portent pas de manteau mais ils sont aussi contre le chauffage ! trouver une maison avec chauffage inclus été un de mes premier critère, donc je ne grelotte pas toute la nuit contrairement à certains de mes compatriotes qui n’ont pas ma chance. Même à l’université, les salles de cours en particulier les amphis sont rarement chauffés. Je sais que les Australiens sont écolos, mais c’est pas une raison pour attraper la crève quand même !
3) No worries mate !
C’est un peu cliché, mais c’est vrai, le no worries mate est une vraie philosophie de vie. D’une manière générale les Australiens sont faciles à vivre, relax et cool en toutes circonstances. Quelques exemples plus ou moins parlant pour vous le prouver.
Les rencontres dans le tram tout d’abord, quiconque a déjà pris les transports en commun parisien et les compare à ceux de Melbourne pourra remarquer deux choses. Tout d’abord que le réseau bus métro francilien est beaucoup plus pratique, rapide et efficace que les trams australiens ; mais dans les trams les passagers sont souriants, aimables, bavards, toujours prêts à aider une touriste égarée qui ne sait pas quand descendre ou à vous donner des conseils sur les endroits à voir absolument.
Autre exemple, la conception australienne de l’heure. Digne fille de Marianne et petite fille de Claudine et Francette, j’ai une fâcheuse tendance à être toujours en avance et une phobie pathologique du retard. D’où mon inquiétude en regardant mon emploi du temps et en réalisant qu’il m’arrivait d’avoir des cours qui commencent et finissent à la même heure alors que les bâtiments sont à deux bouts du campus. Et bien, ça ne m’empêche pas d’être toujours une des premières dans la salle, puisque personne n’arrive à l’heure, les cours commençant toujours 5 à 10 minutes après l’heure prévue.
Bref les Australiens sont toujours friendly et vraiment pas stressés, j’essaye donc progressivement d’adopter ce mode de vie, qui pour la parisienne que je suis est un peu contre Nature.
Prochain article ce soir, avec mes aventures de la semaine à savoir les tutoriaux à Melbourne Uni (ou comment parler de tout et de rien pendant une heure), le match de footy du vendredi (ou le sport le plus délirant que j’ai jamais vu) et la visite au zoo (ou les premières photos de Kangourous).